Association GSDS Parents, Enfants, Adolescents

Questions / Réponses ( Plaquette GSDS)

Vous trouverez ICI la plaquette imprimable de ce question réponse.

 

 

Est-ce une maladie?

La dysphorie de sexuation n'est pas une maladie. C'est une particularité innée du cerveau.

Les causes biologiques sont encore mal connues, mais elles existent.

Durant la grossesse, le bébé a, au tout début, un cerveau féminin indifférencié. Sous l'influence de facteurs génétiques et chimiques, le cerveau se développe de façon féminine ou masculine.

 

 

Le cerveau a-t-il un sexe?

Oui, le cerveau du bébé qui naît a déjà son sexe, des préférences, une façon de concevoir le monde.

Dans la dysphorie, le cerveau s'est sexué dans un sexe, qui est à l'opposé du sexe externe.

Ainsi, une fille de cerveau, a un corps masculin qui le fait déclarer garçon.

Un garçon de cerveau, a un corps féminin qui le fait déclarer fille.

Les parents sont tout à fait heureux de cet enfant qui semble se développer normalement.

 

 

Qu'est-ce que l'identité sexuée?

Le bébé grandit en construisant une identité: Les cerveaux identiques se reconnaissent. Une fille se sent identique à

sa mère ou une autre personne féminine présente au quotidien. Un garçon se sent identique à son père ou à une personne identique masculine. Il construit alors son identité sexuée.

L'enfant DS construit son identité dans le sexe de son cerveau, par identification, lui aussi à la personne qui lui est proche. Ce processus est achevé et fixe pour la vie entière dès deux à trois ans.

 

 

Que se passe-t-il dans sa tête?

On ne demande pas à une fille de dire pourquoi elle est fille, à un garçon, pourquoi il est garçon, c'est une conviction, un sentiment de savoir de quel sexe l'on est.

Il en est de même pour l'enfant de sexuation dysphorique: Il SAIT de quel sexe il est, il SAIT que son corps ne correspond pas, et il en souffre énormément.

 

 

Quand et comment apparaît la dysphorie de sexuation?

Vers trois, quatre ans, les premiers signes de dysphorie peuvent se développer.

Ils sont très chagrinés d'être un garçon, d'être une fille, en eux, ils le savent. Ils savent que leur corps dit le contraire, que les parents disent le contraire, que leur prénom, le monde autour d'eux, leur propre corps, les fait menteurs.

Souvent, ils se renferment dans une bulle assez noire: Il peuvent devenir agités, en vouloir à tout le monde, devenir insondables, mutiques. Ce ne sont pas des signes très visibles.

Il ne faut pas confondre avec les troubles de l'identité sexuée, sexuelle (TIS) où un garçon va dire vouloir être une fille ou réclamer du vernis à ongles ou aimer tout ce qui peut être fille, souvent de manière stéréotypée. Les enfants DS sont sombres dès qu'on évoque le sexe donné à la naissance.

Parfois, ils réclament des jouets, pratiquent des activités dites 'de l'autre sexe', de manière directe, comme si c'était naturel pour eux, et ils sont contrariés si les parents résistent.

Tous les enfants qui jouent avec divers jeux typiques du sexe opposé ne sont pas DS !

C'est un comportement courant et normal des petits que de varier les jeux.

Parfois, cela peut provenir d'un trouble psychologique qui peut être soigné. (troubles de l'identité sexuée, TIS)

Parfois, un garçon a du mal à quitter le cocon rassurant de la féminité de sa mère et préfèrerait 'devenir' une fille, cela disparaît ensuite, mais faut qu'il suive une psychothérapie.

La dysphorie est toute autre. Par ses choix de jeux, de relation aux autres, l'enfant dit une vérité qui ne variera pas au cours de sa vie, il dit: « Je suis du sexe de mon cerveau ».

C'est un phénomène extrêmement rare (1 enfant sur 30.000 à 50.000) (les TIS sont trois fois plus courants).

 

 

Est-ce une intersexuation?

Certains de ces enfants dysphoriques ont aussi une intersexuation corporelle: A la naissance le sexe apparent et le sexe interne peuvent être tellement entre les deux, que la détermination se fait sur des critères médicaux après de nombreuses analyses. Malheureusement, ces critères ne prennent pas encore en compte la sexuation du cerveau: Ainsi, on 'fabrique' chaque année des bébés dysphoriques en choisissant le mauvais sexe pour le déclarer à l'état civil, ou pour opérer le bébé pour donner à son sexe une 'apparence' conforme au sexe choisi.

Parfois l'intersexuation corporelle est plus discrète, mais elle laisse présager une sexuation dysphorique du cerveau. Il arrive aussi que le corps et le cerveau soient totalement inversés dans le sens féminin: Ce sont ainsi des filles déclarées filles, et de fait elles ne sont pas dysphoriques, c'est tant mieux, bien que n'ayant pas d'utérus ni d'ovaires.

La nature est donc complexe, la détermination du sexe d'un enfant est parfois difficile, mais il semble évident que c'est le sexe du cerveau à la naissance qui doit être choisi et respecté par tous.

 

 

Que deviennent les enfants DS ?

Entre aide et cauchemar, les enfants DS deviennent des adolescents DS, puis des adultes DS. c'est un handicap à vie. Il n'y a aucun traitement qui puisse inverser le cerveau. Heureusement, il est possible de leur donner une vie normale de femmes et d'hommes, grâce à la médecine, dans le sexe de leur cerveau.

 

 

Existe-t-il un traitement?

Le seul traitement efficace, sera d'aider l'enfant à s'épanouir au mieux, dans son sexe vécu par le cerveau, et de grandir dans de bonnes conditions, avec des traitements bloquant la puberté à partir de 13 ans, Un traitement hormonal à partir de 16 ans, et une réparation du corps et de l'Etat-civil, à partir de 18 ans. C'est ce que réclame l'association GSDS.

L'enfant, ainsi, peut grandir avec une vie d'enfant de son sexe, une adolescence de son sexe, il s'ouvre aux autres, il existe pour lui même. C'est essentiel. Il peut grandir en toute quiétude, préparer son avenir.

C'est un suivi de longue durée, avec une observation psychologique très poussée, de manière à ne pas commettre d'erreur sur le diagnostique. Les traitement irréversibles ne débutent qu'après des années d'observation, vers 16 ans.

Malheureusement, si dans des pays comme les Pays-Bas, ce suivi est parfaitement organisé dès le plus jeune âge depuis des années, ... en France, rien n'a été encore organisé pour ces enfants que l'on abandonne médicalement, et ces parents, que l'on laisse dans l'ignorance et la crainte de l'homosexualité.

Généralement, s'ils sont suivis, c'est pour troubles du comportement, agitation, troubles de l'identité sexuée (ou sexuelle) ou pour les adolescents, pour anorexie, désir suicidaire, conduites à risque, etc.

 

Et les Ados?!

Les enfants, et particulièrement les adolescents ont pourtant besoin d'un suivi spécifique notamment au moment de l'adolescence, pour éviter que le corps devienne leur pire cauchemar.

Le corps en effet se sexualise, se transforme, à l'opposé du sexe vécu, parfois les dégâts sont irréparables (voix, masse osseuse, stature...) et en France, on refuse toujours à ces enfants la prescriptions de bloquants pubertaires, pourtant réversibles, qui, en attentant trois ou quatre ans supplémentaires, permettraient de se donner du temps sans que le corps soit le problème de trop.

En France, rien n'est prévu. Ces enfants sont seuls, livrés à leurs angoisses, à la transformation irrémédiable de leur corps jusqu'à leur majorité. Les suicides existent, les tentatives d'automutilation aussi. Un adolescent DS est donc en danger potentiel.

 

 

Que peuvent y faire les parents?!

D'abord, d'évidence, soutenir leur enfant sans condition, lui donner tout l'amour dont il a besoin. Il existe encore trop de parents qui rejettent leur enfant, leur adolescent

comme homosexuel, ou comme s'il avait commis une faute épouvantable. Certains parents pensent que l'enfant a un vice.

Votre enfant a besoin de toute votre affection et de votre soutien concret. Il va falloir expliquer aux voisins, à l'école, affronter les incrédulités et les reproches.

Les parents ne sont pas informés. Beaucoup de médecins pensent encore que parler de dysphorie va inciter les parents à aller dans le sens de l'enfant. Il y a encore beaucoup de confusion entre les troubles de l'identité, qui sont psychologiques, et la dysphorie de sexuation, qui est de l'ordre de la sexuation de naissance du cerveau. Certains médecins pensent 'soigner' l'enfant en réclamant aux parents d'élever l'enfant strictement dans le sexe de leur corps. Cela est une erreur.

Les parents doivent donc s'informer et comprendre par eux même leur enfant, devenir spécialistes de sa particularité, et l'élever au mieux, notamment dans sa vie scolaire. Ils doivent trouver l'appui d'un bon psychiatre de l'enfant, et se tenir informés de ce qui pourrait être fait à la puberté, en contactant un endocrinologue de l'enfant, bien avant qu'elle n'arrive. En France, les bloquants hormonaux ne sont pas autorisés, pour les enfants DS, par les endocrinologues, malgré des compte-rendus de leur association européenne, qui sont favorables à l'instauration d'un protocole, qui existe aux USA, aux Pays-Bas, et dans d'autres pays européens.

 

 

Et l'école?

L'école est une institution qui doit favoriser l'accueil des handicapés ou des enfants sous traitement. Le psychiatre, le médecin scolaire, l'équipe éducative, doivent trouver le meilleur moyen d'accueillir ces enfants dans leur sexe neuronal, et faire comprendre la spécificité biologique de ce handicap.

 

 

Théorie du genre?!

Il ne s'agit aucunement de 'genre' ni de déconstruction des sexes, et les théories sociologiques n'ont rien à faire avec la dysphorie de sexuation.

Les traitements hormonaux et chirurgicaux ne visent pas à 'changer de sexe', mais à réparer le corps, en harmonie avec le sexe vécu, le sexe du cerveau.

De même, la rectification de la naissance à l'Etat-civil, qui interviendra le plus tôt possible, est la réparation d'une erreur, et non pas une revendication sociologique d'un quelconque droit à 'changer de sexe'.

 

 

Et la sexualité?!

La dysphorie de sexuation, n'a pas de lien avec l'homosexualité. Il est important que les parents ne fassent pas le jeu de ceux qui prétendent que la dysphorie est signe d'une attirance pour le 'même' sexe.

L'enfant fille de cerveau et garçon de naissance se vit fille et rêve du prince charmant!

L'enfant garçon de cerveau et fille de naissance, se vit garçon et rêve de conquêtes!

Comme pour tout enfant, l'attrait pour le même sexe peut exister, la dysphorie de sexuation n'a rien à y voir.

 

 

Et comment vivent-ils à l'âge adulte?

Nécessairement la modification du corps ne permettra pas la procréation. Une fille de cerveau deviendra une femme à l'état civil, son sexe sera féminisé, mais sans utérus, elle ne pourra porter son enfant, à son grand désespoir. Un garçon de cerveau, à l'inverse aura son corps masculinisé, et n'aura plus d'utérus, ni de gonades féminines. Le sexe sera masculinisé. Pour le reste, vivre normalement est le cas le plus rencontré, bien que les difficultés vécues dans l'enfance et l'adolescence laissent actuellement des séquelles.



05/06/2014
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